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19 novembre 2008

18°) MERCI, MONSIEUR JEAN NOEL JEANNENEY.

Jean-Noël Jeanneney, BNF: «La bibliothèque numérique européenne est redevable à Google de sa tonitruante annonce»

Par Christophe Guillemin
ZDNet France, publié le 23 mars 2007

Technologie - Europeana donne accès à 12.000 ouvrages tombés dans le domaine public. Mais le projet, financé et piloté à 100% par la France, n'a d'européen que le nom. Jean-Noël Jeanneney, son initiateur, dévoile à ZDNet.fr les coulisses du projet.

Jean-Noël Jeanneney, BNF: «La bibliothèque numérique européenne est redevable à Google de sa tonitruante annonce»Jean-Noël Jeanneney

Le chemin sera encore long avant que la France n’impose son projet de bibliothèque numérique européenne (BNE). Jeudi 22 mars, la Bibliothèque nationale de France (BNF) présentait un premier prototype, baptisé "Europeana",  de ce que pourrait être la future BNE.

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Mis en ligne le même jour, ce service est accessible gratuitement par n’importe quel internaute. Il donne accès à 12.000 ouvrages tombés dans le domaine public, que l’utilisateur peut lire, imprimer ou télécharger en format PDF (mode image ou texte).

L’objectif d’Europeana est de montrer aux autres pays européens que le projet BNE se concrétise. «Nous soumettons ce prototype à la critique des autres bibliothèques nationales européennes», a confié à ZDNet.fr, Jean-Noël Jeanneney, président de la Bibliothèque nationale de France et promoteur du projet BNE.

Bien qu'elle soit à vocation européenne, l’initiative française compte seulement comme véritables partenaires la Hongrie et le Portugal. Le catalogue du service Europeana intègre ainsi 7.000 ouvrages en français issus de la BNF mais également  4.000 hongrois et 1.000 portugais.

Un projet franco-français

Les livres numérisés de ces deux pays ne sont cependant pas encore réellement intégrés dans la plate-forme Europeana. Pour les consulter, l’internaute est redirigé vers les services en ligne des bibliothèques nationales hongroises et portugaises. Mais l’interopérabilité des plates-formes est en cours de développement, ont assuré les représentants de la BNF.

La collaboration de la Hongrie et du Portugal paraît aujourd’hui bien mince par rapport à l’engouement initial de 2005, manifesté en réaction au projet Google Recherche de Livres.

À l’époque, Jacques Chirac et cinq autres chefs d'État et de gouvernements européens avaient adressé une lettre à la Commission européenne et à la présidence de l'Union. Tous étaient alors d’accord sur la nécessité de relier les services en ligne des différentes bibliothèques nationales européennes; pour la plupart, ils avaient déjà démarré des projets locaux de numérisation de leurs ouvrages et de développement des services en ligne associés.

Pourquoi ne pas avoir alors tenter de convaincre tous ces acteurs de prendre des engagements communs? «S’il fallait se réunir autour d’une table pour faire avancer un projet jusqu’au dernier boulon, on ne ferait jamais rien. Il faut prouver le mouvement en marchant», explique Jean-Noël Jeanneney. «Ce que je peux vous assurer c’est qu’il y a une très grande marque d’intérêt pour ce projet, depuis le début, et que nous sommes en contact régulier avec les autres bibliothèques nationales».

Pas de financement européen

Le projet BNE est aujourd’hui financé à 100% par l’État français à hauteur de 10 millions d’euros pour 2007, faisant suite à une première enveloppe de 3,3 millions d’euros en 2006. Ce financement est pris sur les recettes de la taxe parafiscale (de 1976) sur les appareils de reproduction, tels que les photocopieurs fabriqués ou importés en France.

La Commission européenne n’a pour l’instant investi aucun euro. «Bruxelles nous a indiqué qu’elle ne financera pas la numérisation des ouvrages, mais nous avons bon espoir d’obtenir un soutien pour le reste», indique-t-on à la BNF.

Ses responsables n’excluent d'ailleurs pas un soutien du privé. Ils ont pourtant déjà refusé les propositions de Google et de Microsoft. La British Library n’a pas eu ces états d’âmes et a signé avec Microsoft pour numériser ses contenus. France Télécom a, en revanche, conquis la BNF qui a passé un accord de principe avec l’opérateur historique autour d’un éventuel partenariat technique.

Jean-Noël Jeanneney quitte le projet

Dernière ombre au tableau, Jean-Noël Jeanneney quittera ses fonctions le 2 avril et ne pilotera donc plus le projet BNE. Le gouvernement lui a refusé la dérogation d’âge de départ à la retraite (65 ans), dont ont pourtant bénéficié d’autres hauts fonctionnaires. Il avait été nommé à la tête de la BNF en 2002 sous le gouvernement socialiste de Lionel Jospin vis-à-vis duquel il n’a jamais caché son soutien. Il fut d'ailleurs secrétaire d’État sous la présidence de François Mitterrand.

Déçu de ne pouvoir conserver son poste, il fait une «lecture politique» de ce refus de dérogation du gouvernement. Son successeur n’a pas encore été désigné.

«Quoi qu’il arrive, ce sera une belle réalisation française», conclut Jean-Noël Jeanneney. «Dès l’été prochain, 100.000 ouvrages seront numérisés et, en 2008, on continuera avec 100.000 autres ouvrages, et ainsi de suite». Autant de numérisations qui «seront acquises» et disponibles sur Europeana.

Écoutez en intégralité notre interview de Jean-Noël Jeanneney en utilisant le lecteur en début d'article.

Par Christophe Guillemin, ZDNet France

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Publié le vendredi 23 mars 2007 dans Internet
Tags: Internet, Services web, Numérique, Interview
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  • «Quoi qu'il arrive, ce sera une belle réalisation française», J'ai été sur le prototype de site, et ce genre de phrase m'inquiète beaucoup.
    Après avoir tant critiqué Google, on veut faire la même chose en Europe (mais en France en réalité), sauf que c'est avec l'argent du contribuable et que la réalisation est désespérante.
    Ce projet ne marchera jamais. Avec un peu d'intelligence, on aurait pu se rapprocher de Google et trouver un accord avec eux pour numériser les livres des bibliothèques europèennes. Le contribuable n'aurait rien payé, et le projet aurait été réalisé par des gens compétents.
    Le chauvinisme, nous porte souvent tort. Quand en plus le politique s'en mêle, je trouve cela vraiment scandaleux.

    signaler au modérateur répondre

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